Myopie : une « épidémie sans virus et sans contagion »

2,6 milliards de personnes, soit 40 % de la population mondiale, sont atteintes de myopie aujourd’hui**. Ce trouble, dont le degré est proportionnel à l'excès de l'allongement du globe oculaire, affecte la vision de loin.

Plusieurs facteurs sont susceptibles d'entraîner son apparition. L'hérédité est l'un d'entre eux. Avec deux parents myopes, le risque de le devenir soi-même est multiplié par six. L'appartenance ethnique est aussi en cause. La population asiatique est, par exemple, plus exposée que celle du continent européen. Mais aucun de ces deux facteurs ne saurait expliquer la croissance de la myopie à l’échelle mondiale. Un phénomène mis en évidence depuis plusieurs années, et auquel s'ajoute un âge d'apparition de plus en plus précoce.

Privilégier l'exposition à la lumière extérieure

Cette véritable « épidémie » résulterait d'une augmentation du temps passé en intérieur, avec pour corollaires une forte sollicitation de la vision de près et un manque d'exposition à la lumière naturelle.

Si les spécialistes** sont de plus en plus nombreux à alerter sur le risque d'une progression fulgurante de la myopie, c'est parce que cette dernière, lorsqu'elle est forte, peut entraîner des complications (glaucome, décollement de la rétine), et parfois même la cécité.

Que faire pour éviter ou ralentir le développement de la myopie ? Il existe des traitements – collyres, lentilles de contact nocturnes, lunettes spéciales... - qui démontrent une certaine efficacité pour freiner la maladie.

Chez l'enfant, ce sont des gestes simples qui s'imposent : privilégier les activités en extérieur, réduire les activités prolongées en vision de près et réaliser des dépistages réguliers.

Lire aussi : La Myopie Forte, Dr Christina Zeitz, Institut de la vision, Paris

* Rapport mondial sur la vision – OMS 2019

** notamment en France, Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild / Institut de la Vision et Centre Hospitalier National d'Ophtalmologie des Quinze-Vingts